C’est bien joli d’être contributeur à #MAVOIX, mais mis à part la célébrité, le niveau de salaire et la voiture de fonction, il n’y pas que des bons côtés, loin de là.

Vous trouvez ça normal, vous, de passer des heures dans les rues à parler citoyenneté alors qu’il y a Hanouna à la télé ? Vous trouvez ça juste de devoir assister à une réunion d’information un soir de finale de Ligue des Champions ?

Et on ne fera croire à personne qu’arpenter le bitume affublé d’un gilet jaune fluorescent est un signe d’émancipation citoyenne et vestimentaire.

À ce sujet, j’ai une anecdote véridique à vous relater.

Pas plus tard qu’il n’y a pas longtemps, après avoir fanfaronné dans les rues de Nantes accompagnés d’une troupe de joyeux musiciens ; après avoir enfumé la totalité d’un restaurant avec notre groupe électrogène : pardon les gars, c’est pour la démocratie (!) ; après avoir réalisé une projection vidéo nocturne, murale et sonore à la fois…

Ceci est une projection vidéo nocturne, murale et sonore à la fois.

Alors que nous étions occupés à ranger le matériel, un homme est venu vers nous, plus tout jeune et vaguement titubant à cette heure tardive. Un dialogue un rien surréaliste s’est engagé :

– Dites voir, vous qui vous y connaissez, on m’a tagué ma voiture. Comment je peux faire pour la nettoyer ?

– Et pourquoi vous nous demandez ça ?…

– Ben, avec vos gilets jaunes, je me suis dit que vous étiez des pros du nettoyage (rire gras) !

– Oui, mais nous, on nettoie la démocratie.

Et il est parti. Sans même dire merci.

Mais je m’égare.

Je souhaite également déposer une réclamation concernant le tirage au sort du 6 mai à Paris. Pourquoi organiser un système compliqué de co-voiturage pendant que d’autres se rendent à leurs meetings en jet privé ? Et la garantie d’être tirés au sort, hein ? Quand on pense au nombre de candidats qui ont fait le voyage pour rien. Merci pour eux.

La campagne #MAVOIX a également révolutionné les moyens de transport.

En outre, même si ça n’a rien à voir, j’attire votre attention sur le fait que nous avons dû batailler pendant des mois avec des logiciels open-source folkloriques, des Framacalcs, Framadates, Framapads, Framabidules, Framatrucs (et autres « diableries informatiques » comme l’a souligné fort justement une contributrice dont je tairai le nom).

Bon c’est sûr, j’ai fait d’énormes progrès en outils numériques, mais ce n’est pas une raison.

Joie, bien-être et citoyenneté.

Et puis j’ai vu des gens faire des choses invraisemblables, au mieux inutiles, auxquelles j’ai eu parfois la faiblesse de participer : taguer les trottoirs, passer 24 heures non-stop dans la rue, concevoir une plateforme de vote, adopter un panneau, faire des nœuds avec des fils en laine, organiser des tombolas, projeter des images sur des bâtiments, filmer sa bouche, monter à Paris avec un âne, recruter des députés par petite annonce, écrire des chansons, offrir des roses jaunes aux passants, coller des affiches à la bombe, customiser sa photo de profil, bronzer grâce à une affiche, rire, chanter, danser, faire la fête.

Vous reprendrez bien un peu de démocratie directe ?

Et ça ne s’arrête pas là : sillonner la ville en Méhari jaune, participer à un tirage au sort national, créer des cours sur internet, demander de l’argent à des gens, refaire le doublage d’un film, ouvrir un compte de campagne, participer à une flashmob, distribuer des tracts, faire son hangout, se mettre à cinquante pour écrire un texte, fabriquer des autocollants, créer des gifs animés, trouver un imprimeur, vendre des gobelets en plastique, récupérer des affiches usagées, écrire #MAVOIX sur du sable, un quai, des murs ou tout autre support qui n’a rien demandé, devenir mandataire financier, parler en public, dessiner, filmer, photographier, créer, partager. Un peu de sérieux !

Mais tout cela n’est rien à côté de l’affiche…

Etait-ce vraiment indispensable d’y incorporer un miroir, source de questionnements étonnés de la part des passants, incitation permanente au dialogue, moments de vraie complicité ?…

Tout est dit.

Une affiche miroir qui fait l’unanimité.

Maintenant que le premier tour est passé, je vais enfin pouvoir reprendre une vie normale. Sauf, que je ne sais plus ce que c’est, moi, une vie normale !!!

C’est malin. Et c’est de votre faute, aussi !…

Mais je vous aime quand même, toutes et tous 😉

Alors, à très très vite pour de nouvelles aventures !

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